Christian Marie Dominique Liberté Boltanski, né le 6 septembre 1944 à Paris 7e et mort à Paris 14e le 14 juillet 2021, est un artiste plasticien français reconnu comme l'un des principaux artistes français contemporains2. Photographe, sculpteur et cinéaste, il est avant tout célèbre pour ses installations et son style conceptuel français contemporain3. Il se définit lui-même comme peintre, alors qu'il a, depuis longtemps, abandonné ce support.
Boltanski commence à peindre en 1958, à l’âge de 14 ans, alors qu’il n’a jamais connu de véritable scolarité, ni suivi de formation artistique au sens traditionnel du terme11. Ses premiers travaux avaient tendance à être assez sombres et de nature historique12. Adolescent, son père lui aurait fait rencontrer André Breton, son condisciple du lycée Chaptal, qui lui aurait déconseillé cette voie : « Vous avez l'air très gentil. Ne devenez pas artiste. Ils sont tous méchants. C'est un sale milieu13. » Boltanski s'éloigne de la peinture à partir de 1967 et expérimente l'écriture, par des lettres, des installations ou des dossiers qu'il envoie à des personnalités artistiques. Dans la biographie qu'il rédige en 1984, à l'occasion d'une rétrospective, il décrit sa vocation artistique ainsi : « 1958. Il peint, il veut faire de l'art. 1968. Il n'achète plus de revues d'art moderne, il a un choc, il fait de la photographie, blanche et noire, tragique, humaine… » Il connait un certain succès à partir des années 1960 grâce à quelques courts métrages d'avant-garde et à des cahiers publiés dans lesquels il fait référence à son enfance14. Il fait sa première exposition personnelle au Théâtre Le Ranelagh en mai 196815,16, avec des marionnettes à taille humaine et un film intitulé La Vie impossible de C. B. ; l'invitation à l'événement est rédigée par la poétesse Gisèle Prassinos, qui commence en écrivant : « Christian Boltanski montre avec insistance la misère, la vieillesse, la solitude et la mort17. » Ses premières œuvres comprennent des images de familles idéales et de modes de vie imaginaires (ce qui lui manque toujours), faites pour être exposées comme si elles étaient dans des musées16. En 1969, il publie son premier livre18 et réalise une série de films courts entre 1969 et 1971, dans lesquels il se met en scène dans des dispositifs grotesques (L’Homme qui tousse, L’Homme qui lèche, Derrière la porte).