Boltanski commence à créer des installations mixtes médias/matériaux en 1986 avec la lumière comme concept essentiel. Boîtes en fer-blanc, construction en forme d'autel de photographies encadrées et remaniées19 (par exemple Le Lycée Chases, 1986-1987, avec des photographies d'écoliers juifs prises à Vienne (Autriche) en 193120 utilisées comme un rappel fort de la Shoah) ; tous ces éléments et matériaux utilisés dans son travail sont utilisés dans le but de représenter une contemplation profonde concernant la reconstruction du passé. Lors de la création de Reserve, exposition au Musée d'Art contemporain (Bâle) en 1989, Boltanski remplit les pièces et les couloirs de vêtements usés afin de susciter la profonde sensation de tragédie humaine dans les camps de concentration. Comme dans ses œuvres précédentes, les objets servent de rappels incessants de l'expérience et de la souffrance humaines21. Sa pièce, Monument (Odessa), utilise six photographies d'étudiants juifs en 1939 et des lumières ressemblant à des bougies Yahrzeit pour honorer et se souvenir des morts. « Mon travail porte sur le fait de mourir, mais il ne s'agit pas de l'Holocauste lui-même. »22 En 1971, Boltanski réalise son installation, L'Album de la famille D. 1939-196423.